Conter… c’est avant tout et tout d’abord porter un récit aux oreilles
de ses auditeurs.
Ce
sont des histoires que l’on porte en soi et que l’on transmet dans un langage
vivant (plus proche de l’énergie du langage parlé que du langage écrit, c’est
une forme intermédiaire que l’on appelle « orature »), en vibration
avec son public.
Les
conteurs puisent leurs histoires dans le répertoire universel des contes
traditionnels et des mythes, mais aussi dans les légendes, les récits de vie,
les collectes de témoignage, les romans, ou la création personnelle…
La
manière de conter ces histoires, ces récits constituent le travail de création
artistique du conteur. Suivant sa personnalité, sa forme de langage personnel
et les techniques artistiques qu’il explore, le conteur fait résonner les mots,
il crée une poétique du verbe qui cherche à porter au plus loin la force de
l’histoire. Il donne ainsi une forme, une couleur particulière à ses histoires
qui n’appartiennent qu’à lui.
Si
10 conteurs vous racontent la même histoire, vous entendrez 10 histoires
différentes.
Le
conteur n’est pas un transmetteur d’information. C’est un poète en action
directe.
La
poésie passe à travers les mots choisis, le ton et l’intention avec laquelle
ces mots sont adressés à l’auditoire, la gestuelle et l’attitude corporelle,
les silences, les répétitions… Si la parole est centrale dans l’art du conte
(c’est elle qui porte le récit), elle peut être accompagnée ou mise en
résonnance avec d’autres médias artistiques : musique, danse, chant, vidéo,
peinture, marionnettes ou objets…
L’art
du conte est un art nomade et simple à la base. L’espace scénique du conteur se
définit dès l’instant où il se met à raconter à un auditoire prêt à l’écouter.
Tutoriel Lire et faire lire n°3 : La lecture à voix haute : fondamentaux
Association Lire et faire lire
La littérature qui vous grandit et qui vous change
Depuis 5 ans Les Livreurs enseignent la lecture à haute voix à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV). Arte a filmé une de ces séances autour d’un travail sur Beckett.
C’est en racontant qu’on devient raconteur.
Lire et raconter des histoires en classe
Les contes et les histoires occupent une place importante à l’école, ils permettent les premières rencontres de l’enfant avec le patrimoine littéraire. Ils sont un support essentiel pour permettre aux élèves d’accéder à la compréhension de récits et à la maîtrise de la langue. Pour aborder la lecture de textes issus du patrimoine oral et écrit, voici plusieurs pistes basées sur l’expérience d’enseignants, de bibliothécaires et d’orthophonistes. Se préparer à lire ou raconter une histoire Avant de lire ou raconter, il faut commencer par choisir une histoire. Quel que soit l’objectif (conte à exploiter pour les apprentissages scolaires, lecture découverte ou plaisir…), prenez le temps de choisir une histoire, un livre qui vous plait. Pascale, bibliothécaire insiste sur l’importance de prendre du plaisir à raconter. Lire ou raconter une histoire à l’école nécessite une préparation avec plusieurs lectures à voix haute au préalable pour trouver la respiration du texte : les accélérations,les ralentissements,les pauses qui peuvent rendre le texte plus clair,mais aussi pour savoir à quel moment tourner la page…
Les questions à se poser avant la lectureMettre le ton et préparer sa lecture ne signifient pas systématiquement « jouer » le texte en mettant un ton trop prononcé. Choisir la neutralité permet de laisser à chaque enfant le soin de s’approprier le récit.Rester fidèle au texte permet de respecter l’auteur mais aussi à l’enfant de s’y retrouver si vous êtes appelé à lire l’histoire plusieurs fois.S’approprier l’objet livre en le manipulant notamment s’il s’agit d’un livre avec des images (album ou un livre de conte illustré…) pour savoir comment s’installer pour lire ou raconter.Analyser les images permet souvent d’approfondir la lecture, de comprendre le sous texte, d’autres messages qu’ont voulu faire passer l’auteur et l’illustrateur. Pendant la lecture Le temps de la lecture ou le moment où on raconte peut varier selon l’objectif qu’on fixe à cette lecture mais aussi en fonction du niveau des élèves auxquels on s’adresse. Isabelle, enseignante en cycle 1, souligne: « en petite section, les histoires sont rarement racontées en classe entière, ce qui permet une meilleure concentration des élèves. » Carole, enseignante en grande section, explique : « la lecture d’album se fait le plus souvent en classe entière au « coin regroupement ». Il arrive que les histoires soient plutôt lues à un petit groupe de 6/7 enfants s’il y a une nécessité d’interaction importante avec les enfants. Il est en effet difficile de faire parler les enfants en grand groupe. Elsa, professeur de français explique : « Pendant ma lecture, j’aime regarder les élèves (un simple coup d’œil sans interrompre la lecture) pour voirsi le texte les prend : s’ils le subissent ou au contraire s’ils entrent dansl’histoire. J’aime aussi juste entendre des petites réactions d’étonnement, d’amusement, de colère ou de dégoût. Je m’interromps parfois pour leur demander ce qu’ils ont compris ou ce qu’ils ne comprennent pas… mais pas trop souvent pour que le fil ne soit pas coupé.»
Les différents
supports pour lire ou raconter une histoire, un conte
Les supports pour lire ou raconter une histoire, un
conte ou une légende sont multiples. L’idéal est de varier l’utilisation de ces
différents supports. Chacun offre en effet ses propres spécificités : appel à
l’imagination, découverte d’un vocabulaire nouveau, approche d’un récit
complexe. La place et le rôle des illustrations est très variable selon le
support choisi.
Les albums classiques
C’est le
support le plus souvent utilisé par les enseignants de maternelle. Ils
permettent de s’appuyer sur le texte et l’illustration.
Les albums sans texte
Ils permettent
de raconter l’histoire de plusieurs manières. On peut commencer en montrant des
images et en demandant aux enfants de faire des hypothèses au sujet de
l’histoire, avant de raconter l’histoire.
Les contes sans support
L’enseignant
s’approprie un conte traditionnel, qu’il raconte avec ses mots. Cela nécessite
un travail préalable assez important, qui s’apparente à celui du conteur.
Le texte sans illustrations
Les livres de
contes traditionnels n’ont souvent pas ou peu d’illustrations. L’enfant ne
pouvant se raccrocher à une image, cette lecture nécessite calme et
concentration.
Les CD d’histoires racontées
Les marionnettes
Varier les versions
Pour un même conte, il peut être intéressant
d’aborder plusieurs versions. Cela permettra de travailler avec les élèves sur
l’interprétation. C’est une manière aussi de faire dialoguer plusieurs textes
entre eux par exemple des textes anciens et des textes modernes.
Ainsi, Isabelle Turin, spécialiste de la littérature
jeunesse, explique que les auteurs « font confiance à l’enfant, à sa capacité à
analyser et à établir des correspondances… Les interprétations peuvent varier
en fonction des âges. Ce qui importe, ce n’est pas de « comprendre juste ». »
Alexandra, enseignante en grande section, ajoute : « j’aime leur lire
les versions originales après les versions simplifiées et édulcorées, ils
s’attardent sur les mots inconnus parce qu’ils connaissent l’histoire, et ils
aiment la fin tragique, on parle de la morale de l’histoire… »
Certaines
versions anciennes inquiètent les professionnels de l’enfance, elles sont en
effet moins édulcorées que les versions modernes des contes. Toutefois, comme
le rappelle Isabelle Turin, le livre est un support qui permet « de se
faire peur en toute sécurité. Quand le livre est fermé, le monstre disparait.
Le livre ne met pas l’enfant en danger. »
L’histoire
plaisir
Alexandra, enseignante en grande section, explique
qu’elle raconte au moins une histoire par jour, ça dure environ 15 minutes,
elle prend son temps. Ces histoires pour le plaisir, racontées une fois puis
rangées, sans questions, explications et interprétations, sans exploitation en
classe lui semblent vraiment importantes. Les livres ne sont pas seulement
associés aux apprentissages. Ils ont une autre dimension.
Carole, elle aussi, explique : « il arrive que je
leur lise un album juste avant la fin de la classe (quand toutes les activités
prévues sont terminées) ou lorsque nous allons à la bibliothèque de l’école
pour effectuer des prêts de livres.
Caroline Delloye, orthophoniste, insiste elle aussi sur
l’importance de ces moments de lecture plaisir.
Conter… c’est avant tout et tout d’abord porter un récit aux oreilles de ses auditeurs.
Ce sont des histoires que l’on porte en soi et que l’on transmet dans un langage vivant (plus proche de l’énergie du langage parlé que du langage écrit, c’est une forme intermédiaire que l’on appelle « orature »), en vibration avec son public.
Les conteurs puisent leurs histoires dans le répertoire universel des contes traditionnels et des mythes, mais aussi dans les légendes, les récits de vie, les collectes de témoignage, les romans, ou la création personnelle…
La manière de conter ces histoires, ces récits constituent le travail de création artistique du conteur. Suivant sa personnalité, sa forme de langage personnel et les techniques artistiques qu’il explore, le conteur fait résonner les mots, il crée une poétique du verbe qui cherche à porter au plus loin la force de l’histoire. Il donne ainsi une forme, une couleur particulière à ses histoires qui n’appartiennent qu’à lui.
Si 10 conteurs vous racontent la même histoire, vous entendrez 10 histoires différentes.
Le conteur n’est pas un transmetteur d’information. C’est un poète en action directe.
La poésie passe à travers les mots choisis, le ton et l’intention avec laquelle ces mots sont adressés à l’auditoire, la gestuelle et l’attitude corporelle, les silences, les répétitions… Si la parole est centrale dans l’art du conte (c’est elle qui porte le récit), elle peut être accompagnée ou mise en résonnance avec d’autres médias artistiques : musique, danse, chant, vidéo, peinture, marionnettes ou objets…
L’art du conte est un art nomade et simple à la base. L’espace scénique du conteur se définit dès l’instant où il se met à raconter à un auditoire prêt à l’écouter.
(in https://conteurs.be/)
Tutoriel Lire et faire lire n°3 : La lecture à voix haute : fondamentaux
Association Lire et faire lire
La littérature qui vous grandit et qui vous change
Depuis 5 ans Les Livreurs enseignent la lecture à haute voix à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV). Arte a filmé une de ces séances autour d’un travail sur Beckett.
C’est en racontant qu’on devient raconteur.
Lire et raconter des histoires en classe
Les contes et les histoires occupent une place importante à l’école, ils permettent les premières rencontres de l’enfant avec le patrimoine littéraire. Ils sont un support essentiel pour permettre aux élèves d’accéder à la compréhension de récits et à la maîtrise de la langue. Pour aborder la lecture de textes issus du patrimoine oral et écrit, voici plusieurs pistes basées sur l’expérience d’enseignants, de bibliothécaires et d’orthophonistes. Se préparer à lire ou raconter une histoire Avant de lire ou raconter, il faut commencer par choisir une histoire. Quel que soit l’objectif (conte à exploiter pour les apprentissages scolaires, lecture découverte ou plaisir…), prenez le temps de choisir une histoire, un livre qui vous plait. Pascale, bibliothécaire insiste sur l’importance de prendre du plaisir à raconter. Lire ou raconter une histoire à l’école nécessite une préparation avec plusieurs lectures à voix haute au préalable pour trouver la respiration du texte : les accélérations,les ralentissements,les pauses qui peuvent rendre le texte plus clair,mais aussi pour savoir à quel moment tourner la page…
Les questions à se poser avant la lecture Mettre le ton et préparer sa lecture ne signifient pas systématiquement « jouer » le texte en mettant un ton trop prononcé. Choisir la neutralité permet de laisser à chaque enfant le soin de s’approprier le récit.Rester fidèle au texte permet de respecter l’auteur mais aussi à l’enfant de s’y retrouver si vous êtes appelé à lire l’histoire plusieurs fois.S’approprier l’objet livre en le manipulant notamment s’il s’agit d’un livre avec des images (album ou un livre de conte illustré…) pour savoir comment s’installer pour lire ou raconter.Analyser les images permet souvent d’approfondir la lecture, de comprendre le sous texte, d’autres messages qu’ont voulu faire passer l’auteur et l’illustrateur. Pendant la lecture Le temps de la lecture ou le moment où on raconte peut varier selon l’objectif qu’on fixe à cette lecture mais aussi en fonction du niveau des élèves auxquels on s’adresse. Isabelle, enseignante en cycle 1, souligne: « en petite section, les histoires sont rarement racontées en classe entière, ce qui permet une meilleure concentration des élèves. » Carole, enseignante en grande section, explique : « la lecture d’album se fait le plus souvent en classe entière au « coin regroupement ». Il arrive que les histoires soient plutôt lues à un petit groupe de 6/7 enfants s’il y a une nécessité d’interaction importante avec les enfants. Il est en effet difficile de faire parler les enfants en grand groupe. Elsa, professeur de français explique : « Pendant ma lecture, j’aime regarder les élèves (un simple coup d’œil sans interrompre la lecture) pour voirsi le texte les prend : s’ils le subissent ou au contraire s’ils entrent dansl’histoire.
J’aime aussi juste entendre des petites réactions d’étonnement, d’amusement, de colère ou de dégoût.
Je m’interromps parfois pour leur demander ce qu’ils ont compris ou ce qu’ils ne comprennent pas… mais pas trop souvent pour que le fil ne soit pas coupé.»
Les différents supports pour lire ou raconter une histoire, un conte
Les supports pour lire ou raconter une histoire, un conte ou une légende sont multiples. L’idéal est de varier l’utilisation de ces différents supports. Chacun offre en effet ses propres spécificités : appel à l’imagination, découverte d’un vocabulaire nouveau, approche d’un récit complexe. La place et le rôle des illustrations est très variable selon le support choisi.
C’est le support le plus souvent utilisé par les enseignants de maternelle. Ils permettent de s’appuyer sur le texte et l’illustration.
Ils permettent de raconter l’histoire de plusieurs manières. On peut commencer en montrant des images et en demandant aux enfants de faire des hypothèses au sujet de l’histoire, avant de raconter l’histoire.
L’enseignant s’approprie un conte traditionnel, qu’il raconte avec ses mots. Cela nécessite un travail préalable assez important, qui s’apparente à celui du conteur.
Les livres de contes traditionnels n’ont souvent pas ou peu d’illustrations. L’enfant ne pouvant se raccrocher à une image, cette lecture nécessite calme et concentration.
Varier les versions
Pour un même conte, il peut être intéressant d’aborder plusieurs versions. Cela permettra de travailler avec les élèves sur l’interprétation. C’est une manière aussi de faire dialoguer plusieurs textes entre eux par exemple des textes anciens et des textes modernes.
Ainsi, Isabelle Turin, spécialiste de la littérature jeunesse, explique que les auteurs « font confiance à l’enfant, à sa capacité à analyser et à établir des correspondances… Les interprétations peuvent varier en fonction des âges. Ce qui importe, ce n’est pas de « comprendre juste ». » Alexandra, enseignante en grande section, ajoute : « j’aime leur lire les versions originales après les versions simplifiées et édulcorées, ils s’attardent sur les mots inconnus parce qu’ils connaissent l’histoire, et ils aiment la fin tragique, on parle de la morale de l’histoire… »
Certaines versions anciennes inquiètent les professionnels de l’enfance, elles sont en effet moins édulcorées que les versions modernes des contes. Toutefois, comme le rappelle Isabelle Turin, le livre est un support qui permet « de se faire peur en toute sécurité. Quand le livre est fermé, le monstre disparait. Le livre ne met pas l’enfant en danger. »
L’histoire plaisir
Alexandra, enseignante en grande section, explique qu’elle raconte au moins une histoire par jour, ça dure environ 15 minutes, elle prend son temps. Ces histoires pour le plaisir, racontées une fois puis rangées, sans questions, explications et interprétations, sans exploitation en classe lui semblent vraiment importantes. Les livres ne sont pas seulement associés aux apprentissages. Ils ont une autre dimension.
Carole, elle aussi, explique : « il arrive que je leur lise un album juste avant la fin de la classe (quand toutes les activités prévues sont terminées) ou lorsque nous allons à la bibliothèque de l’école pour effectuer des prêts de livres.
Caroline Delloye, orthophoniste, insiste elle aussi sur l’importance de ces moments de lecture plaisir.
Source : http://www.petitestetes.com/contes/lire-et-raconter-des-histoires-en-classe.html?showall=&start=1
POURQUOI LIRE À VOIX HAUTE ? QUELS SONT LES AVANTAGES ?
https://www.storyplayr.com/blog/pourquoi-lire-a-voix-haute
Des petites idées pour les grands bricoleurs de leçons
https://coeurdeline.jimdo.com/
https://magazine.ribambel.com/article/episode-3-le-conteur-disparu_a3256/1
4 décembre 2018
:
Categories : Comment écrire